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Danielle Silland dessine, peint, photographie et filme.
Danielle Silland likes to draw, paint, photograph and film.
Champenoise, elle a passé trois ans, en cours du soir, à l’Ecole des Beaux Arts de Reims, puis n’a cessé de poursuivre sa formation artistique : nombreux stages d’études (Femis, école supérieure Louis Lumière, Sorbonne Nouvelle) et de création (dont les derniers sont « collage » (2013) et « colorimetrie » (2014) à la « escuela de las Artes » du Cercle des Beaux Arts de Madrid). Elle a suivi des cours en ligne (des universités de Californie et de Pennsylvanie) et est en contact avec des artistes étrangers.
Originating from Reims she attended evening classes at its school of Fine arts and since then has continued her artistic education : several training courses (Femis, école supérieure ll, Sorbonne Nouvelle) and creative courses(including ‘collage’2013) and ‘colourimetry’(2014) at the Escuela de las Artes of the Fine Arts Circle in Madrid). She has followed online courses (universities of California and Pennsylvania) and is in contact with foreign artists.
Linguiste passionnée, son apprentissage du Japonais lui ouvre à présent une porte sur une nouvelle culture et une autre forme d’art.
A passionate linguist, her knowledge of Japanese now opens a door onto a new culture and another art form.
Déclinaison japonaise (Japanese vision)
« Face au bouillonnement qu’est une ruche, j’ai choisi de peindre l’objet comme un espace sobre et blanc. Loin de se fondre dans la nature, il doit attirer le regard comme il va attirer les abeilles. La peinture spéciale pour ruche lui donne un aspect mat.
Faced with the vitality of the hive, I decided to paint the object as a white and simple space. Rather than blending into nature, it should attract the eye just as it attracts bees. The specific paint for hives gives it a matte aspect.
De face, le motif du milieu s’inspire de la danse des exploratrices qui forment des cercles pour signaler la présence de nourriture.
On the front, the design in the middle draws its inspiration from the dance of the explorers which form circles in order to indicate food sources.
Le petit cadre rouge et or, pénétré par un triangle évoque autant la ruche et son miel que la fleur et son pistil, dont parle le poème reproduit sur la droite.
The little red and golden square, pierced by the triangle, evokes not only the hive and its honey but also the flower and its pistil, which the poem on the right talks about.
Le poème est un Haiku de Bashô, poète japonais du 17ème siècle. (On peut le lire phonétiquement : botanshibe/fukaku wakeizuru/hatchinonagorikana)
The poem is a Haiku by Basho, a Japanese poet of the 17th century. (It can be read phonetically ……
Il faut faire le tour de la ruche pour trouver la solution à l’énigme que posent ces « kanjis » japonais.
It’s necessary to to go round to the back of the the hive to find the solution to the enigma that these Japanese ‘kanjis’ raise.
La traduction d’ Olivier Magnani, respecte, en français, la forme traditionnelle du Haïku : 3 vers courts de 5-7-5 pieds pour une sensation, une image, un instant précieux :
The translation by Olivier Magnani respects in French the traditional shape of the Haiku : 3 shortlines of 5-7-5 syllables for a sensation, an image, a precious moment. The English translation also tries to respect this shape .
Avec quel regret
Du fin fond de la pivoine
S’extirpe l’abeille
How reluctantly
From deep in the peony
Does the bee emerge
En humble hommage à la calligraphe japonaise, les traits de pinceau sur toutes les faces évoquent l’envol progressif des abeilles, tout en créant une notion d’espace et une harmonie. Ces traits sont le reflet de l’esprit et de l’énergie de l’artiste en accord avec son thème. On ne peut ni les reprendre ni les corriger.
In humble homage to Japanese calligraphy, the brush strokes on each of the sides evoke the progressive flight of the bees, as well as creating a sense of space and harmony. These strokes reflect the spirit and the energy of the artist in keeping with the theme. They cannot be taken back.
Il me tarde à présent que l’œuvre se patine avec le contact des abeilles. Qu’elle s’abîme avec les intempéries, selon l’esthétique japonaise du « sabi » qui affectionne l’altération naturelle qu’engendre l’action du temps. Et la beauté qui en découle ».
I am now looking forward to the hive acquiring a patina from its contact with the bees. To its becoming weathered according to the Japanese aesthetics of ‘sabi’ which extols the natural changes brought about by the action of time. And to the resulting beauty.
« Les abeilles pillotent de çà de là les fleurs mais elles en font après le miel qui est tout leur, ce n’est plus thym ni marjolaine. » Montaigne, Les Essais.
De la France au Japon, l’artiste a su donner à cette ruche une aura universelle. Superbe. Félicitations.
Gérard
Bravo, l’artiste et les abeilles!